J’ai le sentiment qu’une œuvre d’art propose une perception du monde imprégnée de sensible, elle nous présente une façon de voir le monde, un état d’esprit, une façon d’interagir avec lui. Et cette représentation d’un rapport au monde, je m’explique, lorsque nous regardons par exemple UN CORPS (un corps réel), là devant nous, nous en avons une perception tout d’abord factuelle, ses contours, sa couleur, les objets qui l’entoure, l’histoire qui l’a amené là…. qu’il est possible de décrire par le langage courant assez facilement, je vais appeler ça en création : la représentation de « l’histoire ». Il y a aussi une perception sensible beaucoup plus large pour lequel le langage courant n’est pas adapté, qui inclue plus largement notre perception sensorielle, notre conception du monde, notre interaction/rapport à celui-ci de façon générale ou à un instant T , même si « l’histoire » est la même). En création, je vais appeler ça, le « Style » (Rapport sensible au monde, interaction sensible avec lui). Je pense globalement que sur une production artistique « l’histoire » est moins intéressante que le « style », si on prend pour exemple les pommes de Cézanne, on peut se mettre d’accord sur le fait que « l’histoire » des pommes a très peu d’intérêt et pourtant cette peinture nous touche, elle nous touche par la représentation globale du monde qu’elle propose, que Cézanne fait passer à travers ses pommes ou de la même manière à travers la montagne Ste victoire.